Bar : tapis rouge pour l’aquaculture

Le 15/02/2016 à 10:58 par La Rédaction

 

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Le « trou » laissé par la pêche va vite s
e remplir de bar d’élevage dont la production
ne cesse de croître depuis 2005. Une aubaine
pour les éleveurs qui ont fait le choix de produire
du gros poisson plutôt que du bar portion.

Le moratoire sur la pêche au bar du stock nord imposé aux chalutiers au premier semestre modifie l’approvisionnement du marché au profit de l’aquaculture. Il y aura d’autant moins de bar sauvage que les fileyeurs et les ligneurs qui pêchent au nord du 48e arrêteront obligatoirement en février et mars.

Au-delà du moratoire, le passage de la taille minimale de 36 à 42 cm contribue beaucoup à réduire les apports en zone nord. En particulier ceux des ligneurs normands qui s’estiment condamnés dans la mesure où le bar représente 70 % de leurs ventes. Par ailleurs, les pélagiques étaplois sont également très fragilisés, vu le peu d’alternatives en dehors du hareng. La zone sud, qui échappe aux mesures de gestion du stock nord, connaît aussi des problèmes de ressource. Dans le golfe de Gascogne, les apports sous criées ont chuté de 35 % l’an dernier par rapport à la moyenne 2012-2014.

L’impact commercial des mesures conservatoires en 2016 peut s’apprécier à partir des données de captures consolidées du Ciem (1) : « Sur la période 2010-2013, la production européenne de bar de pêche en zone nord est de 4 100 t par an et la France pèse environ 2 700 t. Les chalutiers français réalisent 80 % des captures, en grande partie au premier semestre », précise Jérôme Jourdin, chargé de mission au Comité national des pêches. Soit au moins 2 000 t de bar en moins pour la seule pêche française.

Face au boom de l’aquaculture, le bar sauvage est déjà ultra-minoritaire mais l’écart se renforce. Sur la base de 2013, la pêche de l’Union européenne a débarqué 8 300 t de bar, son plus haut niveau depuis 2005. Et la France pèse un peu plus de la moitié des apports. Par comparaison, le bar élevé en Europe et en Turquie domine largement.

B.V.

(1) Conseil international pour l’exploration de la mer

   

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