FFP met le cap sur la jeunesse

Le 03/03/2017 à 12:19 par La Rédaction

 

Avec des fonds revus à la baisse, mais toujours conséquents – 68,2 millions d'euros pour quatre ans, financés par un prélèvement de 1 % à 0,5 % du chiffre d’affaires des rayons marée de la grande distribution –, France Filière Pêche va poursuivre ses efforts pour soutenir la filière pêche, tout en réorientant certaines de ses actions.

La marque Pavillon France

Avec « 56 % des consommateurs qui reconnaissent le logo Pavillon France », comme le souligne Gérard Higuinen, président de France Filière Pêche, la marque est installée. Jean-François Huet, président de Socamaine, membre du comité stratégique de Leclerc, indique que sur « 30 000 tonnes de produits de la mer, 3 000 arborent le logo ». Un chiffre qui correspond à la moyenne des enseignes, comme le confirment les représentants d’Auchan et Système U. Au sein de la grande distribution, Jean-François Huet relève « le manque de volumes sous la marque, il en faudrait toujours plus », tandis que Serge Papin, président de Système U, souligne l’importance « d’en faire une marque associée à la pêche durable », et qu’Intermarché souhaite la conjuguer « avec la notion de saisonnalité, pour éduquer le consommateur ».

À chaque enseigne de s’approprier la marque dont le cahier des charges ne change pas sur les critères de durabilité, et de la promouvoir dans ses magasins. Le budget communication sera revu à la baisse mais ciblera davantage les jeunes consommateurs. « L’âge moyen des 20 % de Français qui vont au rayon marée est de 56 ans », alerte Gérard Higuinen. « Il faut trouver des solutions. Rajeunir notre clientèle est un levier de croissance », poursuit le représentant de l’enseigne Franprix – groupe Casino. Cela passe par l’innovation et la compréhension des attentes des consommateurs, comme le souligne FranceAgriMer dans son appel à projet pour l’innovation 2017 – clôture des dépôts de dossier le 15 mai à minuit. Les montants du Feamp pourraient venir « conforter la production de biens alimentaires innovants, de qualité et diversifiés, en phase avec la demande des marchés… ».

La formation

Mais les opérations séductions auprès d’un public jeune passent aussi par la formation des poissonniers. Pendant les quatre prochaines années, FFP va particulièrement axer ses efforts sur la formation en amont comme en aval, car chez les pêcheurs, comme chez les mareyeurs et les poissonniers, c’est toute la filière qui peine à recruter des jeunes. Or, les hommes peuvent faire la différence. « Un nouveau poissonnier, jeune, apportant un nouveau regard, en étant prêt à faire sauter les codes, a réussi à multiplier presque par deux le chiffre d’affaires poisson de l’hyper U de Challans », illustre Serge Papin.

Toutes les enseignes l’ont compris et certaines, comme Cora/Match, ont ouvert une école dédiée à la poissonnerie, avec des cycles courts et longs, diplômants, en octobre dernier.

Mais c’est l’amont de la filière qui devrait recevoir le plus d’aides, notamment pour construire de nouveaux bateaux.

 

C.A. avec S. le R.

 

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