Comment une PME de 16 personnes fabriquant des tartinables artisanaux sur une île bretonne progresse de 30 % par an ? Réponse simple de Christian Guyader, patron de l’entreprise éponyme et créateur de la conserverie Groix & Nature : « En cherchant à faire un produit le plus proche possible du goût initial de la matière ». Et quelle matière : thon germon de saison, langoustine vivante, poisson côtier, homard bleu, noix de pétoncle, ormeau cocktail, dormeur bien vivant ou filet de truite fraîche…, toutes les espèces ont la part belle dans des recettes parfois relevées d’épices mais légères et souvent innovantes. Dernière née, la rillette de dorade grise se fiance aux petites courgettes et poivrons.

Les recettes du succès tiennent aussi au marketing avec des conditionnements soignés et efficaces. De quoi séduire à la fois les Bretons et les Parisiens, deux cibles privilégiées qui devraient facilement succomber au kit apéritif de mini-rillettes décliné en quatre recettes petit format (30 g) à offrir ou à déguster. La politique de marque s’appuie sur deux signatures : « Conserverie artisanale de l’île de Groix » en épicerie fine, Lafayette Gourmet ou Monoprix et « Groix & Nature » en GMS ou en vente directe, sans négliger par ailleurs la MDD qualitative.

Parce que l’organisation et la logistique comptent dans la réussite, l’entreprise groisillonne a mis pied à terre derrière la cité de la voile à Lorient. Le nouvel ensemble intègre bureau, entrepôt et boutique ouverte au public. Cela ne change en rien l’ancrage initial des fabrications sur l’île de Groix, l’entreprise investit maintenant 1,5 million dans une nouvelle usine sur le site actuel de transformation. Le nouvel outil insulaire sera opérationnel début 2015. Et Christian Guyader d’argumenter : « technicité rime avec qualité, celle que le client final reconnaît comme un produit haut de gamme. À Groix, on raisonne la valeur avant les volumes ».

B.VAUDOUR