Nolan, roi du poisson blanc

Le 16/01/2018 à 10:32 par La Rédaction

 

Même en cédant 75 % de son groupe spécialisé dans le poisson blanc à ses deux beaux-frères, Francis et Michael Clark, détenteurs d’International Fish Canners (IFC), conserverie de 500 salariés spécialisée en pélagique à Fraserburgh, George Nolan n’entend pas baisser les bras. Le président du groupe éponyme continue à piloter son entreprise en développant des synergies avec IFC. « La cession permet de maintenir la culture familiale de l’entreprise et de miser sur la complémentarité. Nous allons installer plusieurs lignes de skinpack sur du poisson frais et fumé dans notre usine d’Aberdeen avec North Sea, société jumelée avec IFC. Je continuerai aussi à investir chaque année dans notre outil », explique celui qui a pris la suite de son grand-père en Irlande, où Nolan a une grosse activité en saumon fumé.

La reprise en 2002 de l’usine d’Aberdeen est une belle opportunité pour Nolan Seafoods, qui s’est hissé depuis au premier rang des mareyeurs-transformateurs britanniques. Son chiffre d’affaires en Écosse atteindra 30 millions d’euros cette année. En quinze ans, le groupe n’a cessé d’améliorer ses capacités pour produire 30 tonnes de filets par jour. « La France est notre premier marché avec 70 % des ventes », précise Laurent Tranier, directeur commercial pour l’Hexagone. Principalement de l’églefin, du merlan et du lieu noir, la part du saumon ayant baissé à cause des prix. Dernier équipement acheté cette année en Islande, un système de cooling qui permet de refroidir 50 000 litres d’eau à l’heure. Le flux circule à 2 % sur les lignes de filetage, gage de qualité dans la découpe à grande échelle.

L’usine, qui emploie 200 personnes dont 60 % d’étrangers, offre une flexibilité de production indispensable pour faire face aux variations d’apports. « Le marché du frais est prioritaire. Si les prix baissent, on congèle ou on fume. En moyenne, nos besoins en matières premières avoisinent 40 à 50 tonnes par jour », remarque Ali Brown, directeur des opérations. L’approvisionnement s’effectue pour un tiers avec des bateaux, le reste par l’achat en criées, principalement aux Shetland, à Perterhead, Fraserburgh et Scrabster.

 

En criée ou à l’usine

« Même la nuit, je rêve de poisson ! », sourit George Nolan. Présent depuis 15 ans en Écosse, le patron irlandais circule tous les jours dans l’usine pour suivre les différentes productions. Son credo : améliorer sans cesse l’outil et bien payer ses fileteurs, très recherchés en Écosse. Le gros églefin pour le fish & chips est un des produits phare de l’entreprise : il représente 12 % de l’activité. Intouchable pour la France qui lui préfère le petit filet papillon, il laisse une bonne marge vu les prix acceptés par les distributeurs britanniques.
Aux amateurs experts en poisson, George Nolan, qui adore la cuisine, recommande les langues de merlu, un petit luxe à 40 €/kg !

 

Soixante fileteurs

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À l’ouvrage dès 6 heures, les fileteurs se répartissent sur quatre lignes réservées à l’églefin et au merlan. Remarquez le cooling qui permet de conserver une bonne température à cœur du poisson. Sur la base d’un salaire à la tâche, un bon fileteur peut gagner 1 000 livres par semaine. L’usine dispose par ailleurs de cinq lignes de filet machine avec parage manuel ensuite : deux en poissons blancs (lieu noir, julienne, merlu) et trois en saumon.

 

Bloc de congélation

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En complément d’une cellule de fumage d’églefin, le site peut congeler du poisson IQF à -30 °C à cœur en 4 minutes. Nolan dispose également d’un blast freezer et d’un congélateur à plaques. L’activité surgelés occupe huit personnes.

 

Retrouvez notre dossier Écosse, une enquête de Bruno VAUDOUR

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