Poisson islandais : bien pêché, bien vendu

Le 08/03/2018 à 10:31 par La Rédaction

 

◗ Après le tourisme, les produits de la mer sont la deuxième source de devises, représentant
20 % des recettes d’exportation.

4 pêcheries certifiées : cabillaud, lieu noir, églefin et sébaste sont aussi les quatres premières espèces exportées.

 

 

[ Logo : mode d’emploi ]

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◗ Tous les opérateurs de la filière pêche islandaise peuvent demander l’autorisation d’utiliser le logo, ainsi que les transformateurs et distributeurs étrangers. Sous condition d’accord préalable, la fondation IRF délivre les autorisations. Le demandeur doit notamment faire la preuve d’un système de traçabilité et d’étiquetage suffisamment performant pour distinguer les espèces islandaises certifiées. Le coût d’utilisation du logo est de 600 euros.

 

 

À observer la vigueur de ses exportations vers la France, l’Islande prend du galon chaque année. En presque dix ans, la valeur de ses ventes dans l’Hexagone a quintuplé pour atteindre 210 millions d’euros en 2016. Deuxième débouché extérieur après le Royaume-Uni, la France a importé 32 760 tonnes de produits de la mer islandais la même année. Progression très nette depuis 2012 grâce au cabillaud frais qui dépasse les 13 000 tonnes. Les Français sont aujourd’hui les premiers clients des Islandais sur l’espèce reine des poissons blancs.

Les efforts promotionnels de ce tenace pays insulaire n’y sont pas étrangers. Engagées par une certification qui garantit la pêche responsable dans la ZEE islandaise sur quatre espèces – cabillaud, lieu noir, églefin et sébaste –, plus d’une centaine d’entreprises utilisent le logo Iceland Responsible Fisheries (IRF). « L’objectif est de positionner l’Islande comme une source fiable de produits de la mer et de fédérer les opérateurs islandais ainsi que leurs clients autour du programme de certification », explique Guðný Káradóttir, directrice de Promote Iceland.

Utilisé sur les emballages primaires et les conditionnements finaux, le logo n’est pas seulement un outil marketing. Parce qu’il fait référence à la certification IRFM, programme de gestion responsable de la pêche islandaise, il a aussi valeur d’écolabel. L’IRFM s’appuie d’abord sur une régulation tripartite des pêches entre le ministère des Industries et de l’Innovation en charge des pêches, le ministère de l’Intérieur et l’industrie du poisson.

La solidité du système dépend du crédit accordé aux scientifiques chargés de suivre les stocks. Cette mission revient au Marine and Freshwater Research Institute (MFRI) qui donne un avis sur 34 stocks et établit des recommandations validées par le Ciem (1). Avant de publier les quotas en septembre, chaque année, le ministère chargé des pêches consulte obligatoirement le MFRI. La direction des pêches alloue ensuite les droits de chaque navire et supervise les transferts de quotas individuels.

L’autre pilier de la gestion des pêcheries est le contrôle des captures par la surveillance électronique via les satellites et par la collecte des données de logbook. L’enregistrement des débarquements est un élément clé du dispositif. Chaque port transmet à la direction des pêches les apports individuels des navires. L’autorité peut suivre chaque armement. En permanence actualisées, les informations sont librement accessibles par internet. Conseiller pêche à la mission islandaise auprès de l’Union européenne, Kristján Freyr Helgason cite en exemple la reprise des captures de cabillaud depuis 2007 et la forte croissance qui a suivi : « Elles coïncident avec l’ajustement entre les avis scientifiques, les Tac et les débarquements. »

Vitale pour le pays, la politique des pêches islandaises est le socle de l’IRFM signé entre les pouvoirs publics, le MFRI et les différents métiers de la filière : armements, transformateurs, mareyeurs et exportateurs. L’impact de la pêche sur les écosystèmes est également une des composantes clés de la certification.
L’IRFM garantit à la fois le respect du code de conduite international de la FAO pour une pêche responsable et les directives FAO d’éco-étiquetage du poisson. L’évaluation et la certification des pêcheries et de la chaîne de contrôle reviennent à l’organisme tiers Global Trust, accrédité par l’Iso 17065. Chaque pêcherie est certifiée pour cinq ans avec une évaluation annuelle de surveillance. « Trois nouvelles espèces sont en cours d’évaluation : la lingue franche, le brosme et le hareng », signale Finnur Garðarsson, directeur de la fondation Iceland Responsible Fisheries

Reconnu par la Global Sustainable Seafood Initiative (GSSI), plateforme mondiale d’ONG, d’entreprises et d’organisations gouvernementales, l’écolabel islandais bénéficie également de la caution du Forum international d’accréditation (IAF), le pendant international du Cofrac (2).

Bruno VAUDOUR

(1) Conseil international pour l’exploration de la mer
(2) Comité français d’accréditation

 

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