SAINT-JACQUES, BRITANNIQUES ET FRANÇAIS DIALOGUENT

Le 23/04/2014 à 10:58 par La Rédaction

 

« Venez avec nous collecter les données », appelle Jim Portus, directeur de la South Western Fish Producer Organisation. Une demande qui résume les conclusions atteintes au terme du GAP2 Workshop qui s'est tenu à Brixham le 15 et 16 avril dernier. « Nous, industriels, avons entendu les scientifiques de France et d'Angleterre, qui sont insatisfaits du manque de données officielles. Les pêcheurs les aideront volontiers, mais nous avons besoin d'être guidés, ce qui demande du temps et de l'argent », continue-t-il. 

Plus de 60 participants venus des deux côtés de la Manche se sont réunis ce 15 et 16 avril, lors de l'atelier organisé par GAP2, programme de recherche porté par la Commission européenne. Pêcheurs, organisations de producteurs, officiels et ONG se sont retrouvés pour discuter de l'avenir de la gestion de la pecten maximus. Les différents partis s'accordent : pour améliorer les choses et assurer une exploitation pérenne de l'espèce, la première étape consiste à améliorer la collecte des données. Pour ça, industriels, pêcheurs et scientifiques devront avancer main dans la main.

Sans données fiables, impossible de mettre en place des plans de gestion cohérents entre les deux côtés de la manche. C'est là que le bât blesse. Comme en témoigne Pierrick Le Roux, pêcheur à St Brieuc, « le vrai problème vient d'une gestion des ressources où les Anglais ont le droit de pêcher toute l'année, tandis que nous sommes restreints dans nos temps de pêche. » Car si la législation française n'autorise la pêche que du 1er octobre au 15 mai, cette réglementation est inexistante en Angleterre. Un danger pour les stocks selon Pierrick Le Roux qui estime qu'« il ne faut pas pêcher toute l'année, pour laisser le temps à l'espèce de se reproduire. ». 

Faute de dialogue, la colère peut monter comme en octobre 2012 où des navires français ont encerclé des bateaux anglo-saxons pêchant la coquille pour les empêcher de « vider les stocks durant les périodes d'interdiction françaises », comme il s’était dit alors. Même s’il reste encore des barrières à franchir avant d’instaurer un plan régional de la pêcherie, les ateliers du GAP2 « ont réussi à faciliter le dialogue entre les différents pays », d'après Giles Bartlett, attaché aux projets marins de la WWF.

 

C.FAY

 

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