« Nous visons 30 % des captures mondiales engagées dans le programme MSC en 2030 », Amélie Navarre, directrice du bureau français du MSC

Le 18/09/2023 à 14:27 par La rédaction

Plus important label des produits de la mer, le MSC pèse de plus en plus lourd et affiche un taux de notoriété de 50 % en France. Il est porté par une demande des consommateurs en produits durables, une demande des distributeurs en produits vendus sous cahiers des charges et permet de valoriser les bonnes pratiques des pêcheurs. Mais ce label permettra-t-il d’aider la filière à rebondir, alors que la consommation est en chute libre ?

Quelles sont les missions du MSC ?

Nous sommes une ONG internationale qui lutte depuis 25 ans contre la surpêche et pour la préservation des ressources marines, avec une approche scientifique. Notre mission est d’inciter le plus grand nombre d’acteurs de la filière, de l’amont à l’aval, à s’impliquer dans la pêche durable par leurs pratiques de pêche mais aussi d’approvisionnement. Nous mobilisions deux outils : le référentiel chaîne de garantie d’origine, que nous sommes en train de réviser et qui assure la traçabilité pour les transformateurs et distributeurs, et la certification MSC Pêche Durable également appuyée sur un référentiel qui a été reconnu indicateur de la biodiversité lors de la COP 15.

Notre objectif, c’est 30 % des captures mondiales engagées dans le programme MSC en 2030.

Quels sont les critères de certification du label MSC ?

La certification repose sur trois piliers : la bonne santé des stocks halieutiques, la minimisation des impacts sur l’écosystème et la fiabilité de la gouvernance. Nous intégrons la question sociale depuis 2019 en étant particulièrement attentifs au travail forcé et au travail des enfants.

Quel est le poids du label MSC dans le monde ? En France ?

Dans le monde, ce sont plus de 600 pêcheries qui sont engagées dans le programme MSC, ce qui représente 15 millions de tonnes de débarques, soit 19 % de la pêche mondiale. En France, 12 pêcheries sont certifiées, ce qui pèse pour 17 % des débarques.

Sur le marché français, 2 200 références sont estampillées MSC, toutes espèces et tous segments de marché confondus  : frais, surgelé, conserve, traiteur… Au total, 150 000 tonnes de produits MSC sont vendues en France, le double d’il y a cinq ans.

Quelle stratégie de communication mettez-vous en œuvre ?

Nous avons deux temps forts dans l’année : la Journée mondiale de l’ océan le 8 juin et la Semaine de la pêche et de l’aquaculture durable, dont la 8e édition se déroulera du 12 au 18 février. Mais nous accompagnons nos partenaires dans leur communication toute l’année en leur apportant les messages et le contenu pour valoriser au mieux les bonnes pratiques des pêcheurs et de l’ensemble de la filière auprès du consommateur. Nous communiquons également sur les améliorations des pêcheurs dans le cadre de la certification, ou encore sur les partenariats scientifiques que nous avons.

Tout cela porte ses fruits puisque, aujourd’hui, un consommateur sur deux reconnait le label, contre 34 % en 2016.

Vous êtes régulièrement attaqués par d’autres ONG sur les pêcheries certifiées MSC : pêche au thon sous DCP (dispositif de concentration du poisson, NDLR) pêcheries industrielles chalutières certifiées ou encore incertitudes sur l’état de certains stocks halieutiques. Que leur répondez-vous ?

Nous réfutons les allégations du dernier communiqué de Bloom, qui est mensonger et qui s’attache à attaquer la pêche professionnelle. Je tiens à rappeler que notre référentiel répond à des critères stricts, sur la base d’une approche technique, scientifique et robuste. La certification est effectuée par une tierce partie pour assurer notre indépendance et tous les rapports de certification sont accessibles sur notre site Internet. Nous sommes convaincus que ce label permet d’améliorer les pratiques de pêche et d’aller vers la durabilité. La pêche a forcément un impact sur l’océan, il faut le gérer, l’évaluer et le minimiser. Cet outil permet de faire avancer l’ensemble de la filière collectivement.

Pour finir, pensez-vous que les labels peuvent aider à relancer la consommation de produits de la mer actuellement en berne ?

Notre mission, c’est d’abord de sensibiliser les consommateurs aux enjeux de la pêche durable et de valoriser les bonnes pratiques des pêcheurs. Nous accompagnons nos partenaires dans leur communication sur ces messages à travers une diffusion claire et efficace. Mais le consommateur est en demande de produits écoresponsables.

Propos recueillis par Vincent SCHUMENG

Amélie Navarre interviendra le vendredi 22 septembre aux Assises de la pêche et des produits de la mer, organisées par Le Marin et Ouest-France à Nice, lors d’une table ronde sur les marques et labels des produits aquatiques, en partenariat avec PDM .

Plus d’information sur le site de l’évènement

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