Faire face à la flambée des coûts

Le 10/02/2023 à 8:00 par La rédaction

Énergie, matières premières, emballages, main-d’œuvre… : la hausse des coûts touche de plein fouet les acteurs des produits de la mer. Le 4 janvier, PDM organisait une table ronde sur ce thème à Boulogne-sur-Mer, dans les locaux du Pôle Aquimer. L’heure est à l’inquiétude, mais aussi à la résilience et aux solutions pratiques.

 

PDM – Quel diagnostic dressez-vous sur la hausse des coûts et comment avez-vous vécu ces derniers mois ?

Charles Vanappelghem – Il faut remonter à la crise du Covid. Au second semestre 2020, il y a eu une première petite alerte liée aux prix des emballages et de l’énergie. Puis, la crise sanitaire a engendré des frais : masques, gel, etc. Certains ont répercuté ces coûts, d’autres non. La situation s’est ensuite stabilisée avant l’arrivée des hausses plus importantes sur l’énergie entre juin et octobre 2021, un peu comme si le marché sentait ce qui allait se passer en 2022. Le plus violent est survenu avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Sont ensuite arrivées les hausses sur le prix des emballages (papier, carton, films plastique), de l’ordre de 50 à 100 %, voire 150 %.

 

PDM – Comment sont construits vos contrats d’énergie ?

Charles Vanappelghem – Ils comportent une partie variable, généralement minoritaire, de l’ordre de 20 à 25 %. Mais leur coût a été multiplié par 10 ! Chez Norfrigo, notre facture est passée de 800 000 à 3,3 millions d’euros !

 

PDM – Comment expliquer que la hausse des coûts de l’énergie ait débuté dès 2021 ?

Thierry Missonnier – La crise en Ukraine a accéléré la tendance inflationniste mais elle avait commencé avant. La crise du Covid a bousculé l’économie générale. Après 9 années de déflation, tous les prix ont progressé de 5,2 % en mai 2022, par rapport à mai 2021. Sur ce chiffre, les économistes estiment que 3,5 % sont antérieurs à la crise en Ukraine. En 2021, le prix du baril de pétrole a flambé de 70 %, le coût du fret maritime de 80 %, sans parler des matières premières ou des emballages. Actuellement, après une fermeture, le marché chinois redemande de l’énergie.

Philippe Fromantin – Il faut relever que la reprise économique post-Covid très forte a accentué l’inflation. Avant la pandémie, on entendait souvent dire que
l’énergie n’était pas chère et qu’il fallait s’attendre à des hausses.

Thomas Delots – Après la reprise, on a vécu ce qu’on appelle en logistique l’effet « coup de fouet ». On mange les stocks lorsqu’il y a une crise. La stratégie du « juste à temps » est désormais remise en cause au profit de la stratégie « just in case » (au cas où, NDLR). Lorsqu’il a fallu réalimenter les stocks après des mois d’arrêt de l’économie mondiale, la logistique était saturée. En France, le plan de relance a accentué l’inflation, même si les entreprises en ont bien profité. La dérive des prix de l’énergie en 2021 a touché les emballages (papier, carton, plastique), mais aussi les pièces de maintenance. En analysant les courbes, on voit que Gazprom n’a plus participé à réalimenter les stocks de gaz dès avril 2021. Pour les traders et ceux qui étaient bien informés, la crise de l’énergie a commencé dès juin 2021.

 

PDM – Y a-t-il eu un manque d’anticipation, alors ?

Charles Vanappelghem – Les crises se sont surtout additionnées : Covid, Brexit, crise de l’énergie, des emballages, spéculation sur l’huile de tournesol ou la
moutarde, etc.

Thierry Missonnier – Il existe toujours un délai entre le moment où le prix des intrants augmente et le moment où le client ou consommateur s’en rend compte, sans doute parce qu’au départ, les industriels ont rogné sur leurs marges.

Alain Cailler – Concernant le Covid, l’anticipation était impossible. En mars 2020, tout s’est arrêté en 3 jours !

 

PDM – Pouvez-vous expliquer davantage comment fonctionnent les contrats d’énergie ?

Philippe Fromantin – Les contrats d’énergie sont signés pour 3 ans. Si l’on situe le début de la hausse à mai-juin, il n’y a donc eu, mathématiquement, maximum qu’un tiers des entreprises touchées par une augmentation de leur contrat en 2022. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2023, il y a un amortisseur tarifaire. Il faut donc relativiser. Certains distributeurs ont vu un effet d’aubaine dans la hausse des tarifs de l’énergie, en augmentant leurs tarifs sans que cela soit vraiment justifié. Il faut attendre les bilans des entreprises, mais je reste relativement optimiste. Aussi, il y a quelques années, tout le monde parlait de RSE… ce qui implique des économies d’énergie. Mon entreprise est restée sur des fours à bois, qui ne consomment aucun mégawatt. J’ai reçu ma facture EDF de décembre 2022 : ma consommation est en baisse de 22 % par rapport à décembre 2021. On n’est pas loin de notre objectif de – 25 %. En tant que chefs d’entreprise, il est de notre responsabilité de ne pas augmenter nos prix tous azimuts. Nous avons été accompagnés par certains de nos partenaires. S’adresser à ses voisins permet de trouver des solutions.

Thomas Delots – Cette approche résume tout ce qu’il faut faire : demander de l’aide à ses voisins ! Dans sa stratégie achat, il faut miser sur une stratégie globale d’entreprise, en tenant compte de son site, de son activité et de sa politique d’investissement. Il n’existe pas de solution unique. Sur les petit contrats, les contraintes sont fortes et limitent les possibilités d’action, mais sur les contrats plus importants, il existe des leviers notamment des montages avec des parties fixes et variables. Pour lisser le risque, il faut une bonne veille, une bonne stratégie et des ressources mises au bon moment. On ne peut pas maîtriser le marché mais on peut maîtriser le budget et la dérive des coûts. Chez JC David, dans l’urgence, nous avons réussi à limiter la hausse à × 3 au lieu de × 5. Pour 2024,  l’objectif est d’être inférieur à × 2. Et il y a encore des choses à faire. À Boulogne, il est par exemple question de stockage d’énergie par de la glace. Quant à la stratégie d’achat, il peut être important d’auditer ses fournisseurs sur leurs achats d’énergie car leur choix peut vous influencer. De toutes ces problématiques est né notre service en mai 2022. La coopérative Scogal consomme beaucoup, ce qui nous permet de négocier nos contrats avec des outils spécifiques. Les prix diffèrent en fonction de l’engagement. En juin, nous avons embarqué avec nous tous les intéressés. En 2024, cela limitera la hausse à × 2. Dès le T1 2023, on s’occupera des achats pour 2025. Pour continuer à fédérer et à se professionnaliser, nous avons créé Scogal Synergies. Désormais 40 sites sont intéressés par la démarche. Avec ces prévisions, on représente quasiment 100 gigawatts d’électricité, donc on commence à avoir une force de frappe assez importante.

 

PDM – Est-ce que Scogal Synergies achète directement l’énergie et signe les contrats ?

Thomas Delots – Non, nous ne nous substituons pas aux entreprises. Les contrats restent à leur nom et elles sont facturées en direct. Seules les petites entreprises peuvent être facturées au nom de Scogal Synergies.

 

PDM – Quid de la matière première ?

Aymeric Chrzan – Selon les indices, le saumon est à + 50, le cabillaud pareil et les crevettes à + 30. Cela a une influence sur le produit fini proposé aux consommateurs. Pour le moment, ce sont les entreprises qui font le tampon par rapport à l’augmentation réelle de ces coûts.

Alain Cailler – La pêche côtière est très importante à Boulogne. Mais sa consommation de carburant est plus élevée et elle a subi l’augmentation du prix du gasoil. Ce qui a sauvé la pêche à Boulogne ce sont certaines espèces qui ont fait exploser la valeur en criée : encornet, seiche, saint-jacques, rouget-barbet. La situation est différente pour la pêche hauturière, qui par ailleurs ne débarque pas à Boulogne. Pour analyser la valeur des produits vendus, il faut prendre en considération deux facteurs : le prix par espèce – qui a augmenté d’environ 10 % sur deux ans – et la variété d’espèces.

Thierry Missonnier – Pour donner des moyennes statistiques des adhérents de l’OP From Nord : le prix de la coquille Saint-Jacques a augmenté de 6 % entre 2021 et 2022 et celui du maquereau de 5 %. Sur le lieu noir, la hausse a été plus importante, du fait de la baisse du quota et d’une relative pénurie.

Philippe  Fromantin – Fin 2022, une étude Nielsen sur les rayons traditionnels montrait que le rayon marée est celui qui avait le plus baissé, en volume, sur l’année (de novembre 2021 à novembre 2022), – 16 %, contre – 4 % pour la charcuterie, – 11 % en boucherie ou – 7 % pour les fruits et légumes. La marée a sans doute été la première à passer des hausses, il y a un an. Dès fin 2021, les aquaculteurs ont eu des augmentations de tarifs phénoménales, alors qu’ils n’étaient pas concernés par la hausse du carburant. Autant je me montrais rassurant sur l’énergie, autant la hausse sur la matière risque, à terme, de pénaliser la consommation.

Charles Vanappelghem – Ces hausses concernent aussi le rayon surgelé.

 

PDM – Sur l’aquaculture, précisons toutefois que le prix de l’aliment a fortement augmenté.

Alain Cailler – Le Covid a changé le comportement du consommateur, avec une baisse des achats au rayon traditionnel – par peur de se faire contaminer ? – et la hausse des ventes au libre-service. Cet effet a perduré.

Thierry Missonnier – Nous travaillons beaucoup sur la question des barquettes avec France Filière Pêche. Le rayon libre-service continue à se développer, même
s’il n’est pas facile de savoir ce qui relève des attentes du consommateur ou de la stratégie du distributeur. Les espèces de la pêche artisanale ne se prêtent pas forcément au désarêtage et au libre-service, contrairement au saumon ou au cabillaud, souvent retrouvés en barquettes. Même si la vente en drive semble se tasser, elle a progressé sur le poisson ces dernières années. L’interdiction annoncée des emballages plastique est un autre point. Les poissonniers traditionnels peuvent souvent se permettre de vendre plus cher. Il ne faut pas non plus oublier l’export. Ce sont les Espagnols et les Italiens qui achètent nos encornets, il faut espérer que la situation économique de ces pays reste bonne.

PDM – Quelles solutions avez-vous mises en place face à ces hausses ?

Charles Vanappelghem – Nous travaillons beaucoup sur la baisse du froid et la réduction de nos consommations. Celles-ci ont baissé de 10 % en 2022 et nous espérons gagner encore 3 ou 4 % sur 2023 grâce aux investissements. Ensuite, nous aurons atteint nos limites en ce qui concerne les technologies de froid car la réglementation impose de maintenir le poisson surgelé à – 18 °C à cœur. Un autre projet consiste à renouveler le parc d’entrepôts pour changer l’isolation. Dans le secteur tertiaire, la réglementation impose de réduire sa consommation d’énergie de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050.

 

PDM – Les aides disponibles sont-elles suffisantes pour faire face à de tels investissements ?

Charles Vanappelghem – Norfrigo n’est pas éligible au bouclier énergétique. Les CEE (certificats d’économie d’énergie, NDLR) et prêts de l’État ne couvrent pas la totalité des investissements. Par ailleurs, nous réalisons d’importantes économies d’eau, de l’ordre de 50 %, même si cela implique une consommation électrique un peu supérieure. Cela représente 5 000 mètres cubes rendus à la nature et 10 000 mètres cubes non consommés. Si le stockage est coûteux en énergie, la manutention l’est en main-d’œuvre. Nous déchargeons 3 000 conteneurs par an, à la main. Or, le SMIC a pris 10 %. En parallèle, nous rencontrons d’énormes difficultés de recrutement depuis le Covid. Pour une moyenne de 30 intérimaires l’année dernière, 700 contrats ont été signés. 300 personnes sont parties au bout d’une heure…

Pascal Labarre – À Boulogne, il y a 20 ans, on comptait quatre agences d’intérim. Il y en a désormais 20 ! Les salariés y voient des avantages en termes de liberté et de rémunération.

Thierry Missonnier – La main-d’œuvre est effectivement une dimension très importante. La part du gasoil fait grimper les frais communs des bateaux et baisser les salaires des pêcheurs, d’où l’intérêt de vendre à des prix élevés pour continuer à avoir des équipages. Sur l’année 2022, le gasoil représente entre 8 et 20 % du chiffre d’affaires des navires.

Aymeric Chrzan – L’indice à la construction et le coût de tous les investissements ont augmenté de 20 à 25 %, voire 30 %. Nous aurions pu réagir mieux et plus tôt. Aujourd’hui, l’activité est plus compliquée, or il va falloir investir.

Thomas Delacourt – Dans certains cas de figure, le retour sur investissement se justifie d’autant plus aujourd’hui ! Les politiques d’achat et d’investissement sont intimement liées.

Pascal Labarre – Bien gérer l’entreprise fait toute la différence. Par le passé, on constatait une gestion d’opportunité sur les contrats d’énergie. Or, les nouveaux
opérateurs ont augmenté leurs prix de 70 %. Il faut professionnaliser les achats et les investissements. Des aides existent : le Feampa ou encore plusieurs aides à la décarbonation. Ceux qui n’ont pas anticipé se retrouvent dos au mur.

Thomas Delots – L’attestation nécessaire à envoyer aux fournisseurs d’énergie a été publiée au JO, il suffit d’en faire la demande. Sur l’amortisseur tarifaire, l’État couvre les coûts au-delà de 180 €/MWh et prend en charge la moitié au-delà de 160 MWh.

Philippe Fromantin – Loin du « greenwashing », les entreprises ont une réelle opportunité économique à réduire leur consommation.

Alain Cailler – Certains projets d’investissement sur les énergies renouvelables deviennent économiquement rentables, comme la pose de panneaux photovoltaïques.

Pascal Labarre – Dans la région Hauts-de-France, le dispositif Rev 3 (pour 3e révolution industrielle) peut accompagner les aspects de décarbonation.

Thomas Delots – Les entreprises peuvent être accompagnées pour monter les dossiers, par un pôle de compétitivité, par exemple.

Thierry Missonnier – C’est l’occasion ou jamais d’investir et de mobiliser des fonds ! La recherche et l’innovation peuvent avoir des effets concrets, même s’il faut garder en tête l’horizon moyen terme. Il faut opérer des diagnostics sérieux sur la consommation puis réfléchir aux solutions. La recherche a aussi un rôle à jouer, tant sur la pêche que sur la transformation, avec la robotisation par exemple. On ne sort des périodes de crise que par l’innovation.

 

PDM – Quelles sont les solutions mises en œuvre dans le port de Boulogne ?

Alain Cailler – Notre premier poste de dépenses correspond à la masse salariale, qui pèse pour 55 %. En 2022, nous avons fait face à deux augmentations de salaires : + 3 % et + 6 %, car nous sommes soumis à la convention des ports et docks. L’énergie représente environ 15 % de nos dépenses. Cependant, nous avons fait le choix de limiter les hausses à 6 % et nous avons gardé le même pourcentage de la valeur du poisson vendu. On réduit également les dépenses, en espaçant notamment la maintenance sur les deux ports. Notre nouveau contrat électrique comprend une clause particulière, permettant une renégociation à la baisse. Nous avons réduit notre consommation d’eau de 10 % sur le poste de lavage des emballages poisson. On cumule de petites actions pour réduire les factures. Agir sur les gros postes implique des investissements lourds et prend du temps.

Thomas Delots – Réaliser des gains à l’achat est plus simple que d’augmenter ses volumes de vente. Scogal Synergies propose de développer une prestation de service d’acheteur sur dix gros postes de dépenses : énergie, intérim, maintenance, nettoyage, etc. Cela permet de massifier les achats.

Philippe Fromantin – Quid des panneaux photovoltaïques à Capécure ?

Alain Cailler – À Boulogne, le développement du photovoltaïque est limité par la présence d’espèces d’oiseaux protégées. En outre, à Capécure, seuls les toits pourraient être équipés, car il n’y a plus d’espace disponible au sol.

Thomas Delots – Une seule éolienne, de grande taille, pour toute la zone de Capécure serait-elle envisageable ?

Alain Cailler – Cela pose aussi des problèmes vis-à-vis des espèces protégées. Le président de la Région n’est pas forcément favorable à l’éolien. Cependant, un projet est en cours pour utiliser l’eau de mer dans le process.

 

PDM – Face à ces hausses, le dialogue est-il facile avec les GMS ?

Philippe Fromantin – L’essentiel est de respecter les différentes parties et les problématiques de chacun. Il faut faire preuve de responsabilité et travailler sur le long terme. Nous n’avons pas rencontré d’énormes difficultés.

Aymeric Chrzan – Il est important de s’inscrire dans le temps, dans une relation de partenariat. Sur le marché spot, des prix psychologiques interviennent. Se pose la question de la structure de la consommation et de nos consommateurs.

Thierry Missonnier – L’âge moyen du consommateur au rayon poissonnerie « trad » constitue un bon indicateur.

Thomas Delacourt – Sur les MDD et les premiers prix, les prix sont déjà optimisés. Si le coût de la matière première augmente, l’impact est immédiat sur le prix de vente. Cela se répercute surtout sur les petits budgets.

Philippe Fromantin – Je souhaite relativiser. Un camembert de marque Président coûtait l’équivalent de 14 minutes de SMIC en 2000. Cette année, malgré une hausse de 15 % sur 2022, il ne coûte que 12 minutes de SMIC.

Alain Cailler – En revanche, le consommateur a tendance à rester sur les espèces qu’il connaît : cabillaud, saumon, crevettes, voire saint-jacques. Le hareng, le maquereau ou le merlan sont beaucoup moins chers mais rarement mis en avant dans les grandes et moyennes surfaces. Même les brasseries restent souvent sur le saumon ou le cabillaud, au lieu de consommer des poissons locaux.

Aymeric Chrzan – Encore faut-il que le consommateur soit curieux ! Il faut assumer que certains produits pratiques ne sont pas produits en France.

Pascal Labarre – Pendant la crise du Covid, le libre-service a augmenté de 40 %, mais les espèces françaises n’en ont pas profité… Qui est prêt à consommer du tacaud ?

Thierry Missonnier – Le sujet des espèces mal valorisées est éternel. En GMS, le consommateur n’a pas forcément d’accès direct au poissonnier. Le saumon et le cabillaud ont l’avantage d’être faciles à préparer. Certaines espèces sont non filetables ou ont des arêtes, une condition de non-achat absolue. Adapter la pêche artisanale française implique d’innover. Puis, le consommateur mange ce qu’on lui propose et on lui propose ce qu’on pense qu’il achètera.

 

PDM – Comment appréhendez-vous 2023 ?

Thierry Missonnier – La question du pouvoir d’achat des ménages va probablement être centrale.

Thomas Delacourt – Le particulier va devoir payer toutes les factures des industriels… en plus des siennes.

Philippe Fromantin – Il faut rester optimiste. Les crises ont incité à faire preuve de résilience, à prendre les problèmes à bras le corps et à trouver des solutions. Les gros problèmes semblent derrière nous.

Thomas Delots – La gestion du risque dans les entreprises est primordiale. Il est indispensable d’anticiper. Sur 2023, surveillons bien la Chine. La demande du pays risque de repartir, créant à nouveau de grosses tensions sur l’énergie. À mon sens, 2023 fait figure d’année de transition, avant une détente en 2024.

 

Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL

 

 

Ces aides d'État que vous pouvez solliciter

Selon la taille de l’entreprise, plusieurs dispositifs sont proposés afin de faire face à la hausse des prix de l’énergie. Parmi eux : le bouclier tarifaire, le guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité, le report du paiement des impôts et des cotisations sociales, l’étalement des factures d’énergie ou encore l’amortisseur électricité. Ce dernier, disponible depuis le 1er janvier et jusqu’au 31 décembre 2023, concerne l’ensemble des contrats de fourniture en cours pour l’année 2023, y compris ceux déjà signés en 2022 et ceux signés en cours d’année. Ce dispositif s’applique aux contrats professionnels, pas éligibles au bouclier  tarifaire. Pour en bénéficier, le consommateur doit retourner à son fournisseur l’attestation d’éligibilité. Elle devra être remplie et transmise au plus tard le 31 mars 2023 pour les contrats signés avant le 28 février 2023. Pour les contrats souscrits après le 28 février 2023, l’attestation doit être retournée sous un mois après la date de prise d’effet du contrat. Au total, une enveloppe de 3 milliards d’euros est prévue pour ce dispositif. Pour en savoir plus, dirigez-vous sur le site
du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Par ailleurs, les chambres de commerce accompagnent également différents projets de transitions technologiques, économiques et sociétales.

Darianna MYSZKA

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