Mytilimer, une première pierre pour une nouvelle dimension

Le 24/02/2023 à 8:00 par La rédaction

Fin janvier, le groupe breton a organisé une cérémonie à l’occasion de la pose de la première pierre de son futur lieu de production, à Cancale. Avec ambition et placé sous le signe de l’écologie, l’évènement a permis d’en savoir plus sur l’avenir de l’entreprise.

C’est une étape historique dans l’histoire de Mytilimer qui a été franchie le 20 janvier dernier. Le groupe aux 60 millions d’euros de chiffre d’affaires qui emploie 155 salariés a célébré en grande pompe le début, symbolique, des travaux d’un nouveau bâtiment qui fera grandir l’entreprise. « Avec Kerbone, nous allons entrer de plain-pied dans le monde de l’agroalimentaire, situe Christophe Le Bihan, directeur général associé du groupe. Le projet Kerbone est avant tout économique pour les produits de la mer, avec une réelle ambition de créer de la valeur ajoutée avec de nouveaux produits. Notre objectif est de quasiment doubler le périmètre du groupe Mytilimer. » Soutenu par divers partenaires, le projet représente un investissement de 15 millions d’euros et compte trois investisseurs réunis au sein d’une SCI (société civile immobilière). Breizhimmo, le dispositif de portage immobilier, a investi à hauteur de 1,88 million d’euros, la Banque des Territoires 1,2 million d’euros et Mytilimer 0,34 million d’euros, les 11,6 millions restants étant des prêts bancaires. Outre le développement économique, le site permettra aussi de rationaliser les différentes activités de Mytilimer, que ce soit la vente de moules en barquettes, la conchyliculture, la conserverie avec les rillettes et soupes de la mer La Cancalaise ou encore le mareyage avec Marie Luxe. « Ce projet englobe tous les produits élaborés du groupe, dont la marque La Cancalaise, mais aussi la partie maréeavec la mytiliculture, comme les moules en barquettes ou cuisinées », confirme Christophe Le Bihan. Qui dit regroupement d’activités dit forcément réduction du bilan carbone et, comme son nom l’indique, c’est là l’un des axes majeurs du projet. De plus, si la future installation s’étendra sur 6 500 mètres carrés de bâtiment (pour une parcelle totale de près de 36 000 mètres carrés), près de 4 000 m2 seront dédiés au photovoltaïque, notamment via des ombrières de parking. « Nous visons les 100 % d’autoconsommation, vante Christophe Le Bihan. L’ambition bas carbone est très très forte. » Autres initiatives à signaler dans ce sens, le site compte employer des écoemballages, recycler les déchets plastique et bannir le travail de nuit, dans le but d’économiser de l’énergie. Ce volet écologique, prédominant lors de l’évènement du 20 janvier, a été salué par les différentes personnalités politiques présentes à Cancale, à commencer par Pierre-Yves Mahieu, maire de la commune, et Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne. Ce dernier, qui s’est déclaré « très fier que la région Bretagne soit ici présente au travers de différents dispositifs », a souligné le travail effectué par ses équipes afin de récolter des fonds européens pour ce projet. Enfin, avec ce nouvel outil industriel, Mytilimer a annoncé vouloir créer 60 emplois sur cinq ans.

 

Les moules sous-taille, enfin une solution ?

Problématique largement relayée par la presse locale et nationale, les moules hors calibre vont, avec Kerbone, bénéficier d’un débouché via un important atelier de valorisation. « Ce point va être pris à bras-le-corps par ce projet, déclare Christophe Le Bihan. Nous n’allons plus acheter des moules prélavées mais seulement brutes. Nous les laverons et nous les stockerons sur un seul et même lieu. Ainsi, nous allons pouvoir traiter 100 % de nos coproduits. » En plus de cela, le site pratiquera l’hydrolyse enzymatique. Ce procédé, breveté par Mytilimer, permet de séparer la partie organique de la moule et la coquille afin de composer un jus organique, l’hydrolysât. « Cela s’adressera aux industries agroalimentaires, détaille Christophe Le Bihan. Nous n’allons pas démarrer dès la saison prochaine car le bâtiment ne sera pas encore là mais la suivante, en 2024. » Pour rappel, l’entreprise représente environ 30 % de la production française mytilicole, soit 12 000 tonnes de moules par an.

 

Guy Pichard

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