Pierre-Yves Bizien, un trader aux viviers

Le 08/06/2017 à 17:14 par La Rédaction

 

Ce 11 mai 2017, Pierre-Yves Bizien, maître des grands viviers de Plougasnou, reçoit deux mareyeurs de Jersey. Le courant passe, alors que les Anglais assistent au chargement d’un camion de crabes à destination du Portugal. Ils fourniront du homard à Global Seafood.

Une SAS fondée par le nord finistérien Pierre-Yves Bizien en octobre 2015. Associé au groupe Le Saint pour 39 % du capital et à Erwan Corre à hauteur de 10 %, l’homme a pu reprendre les Viviers de la Méloine. Ses ambitions sont grandes : 11 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017, alors qu’il n’est que de 1,5 million en 2016, et l’équilibre financier dès 2019. « Nous voulons devenir l’un des leaders mondiaux des produits de la mer, qu’ils soient vivants, fraîchement pêchés, cuits, transformés ou élevés », annonce même sur son site le start-upper, créateur de poissonnerie.com... Le trader de crustacés de 38 ans n’est pas un débutant : son projet industriel s’inscrit dans la suite d’une décennie de négoce alimentaire sur trois continents.

De branch manager à Dubaï, dès 2007, dans l’import de fine foods, il devient vite general manager à Singapour, avec un tiers de produits de la mer fins à importer. Puis la famille Bizien passe fin 2013 des tropiques au blizzard d’Halifax, d’où Pierre-Yves exporte du homard canadien pour World Link Food. Ne pouvant devenir associé, il décide alors de monter sa propre affaire : une fusée à deux étages. Global Seafood Ltd est lancé l’été 2015, avec deux Canadiens. Il en détient 30 %. Bingo dès 2016, avec 15 millions d’euros d’americanus vendus. Et les Bizien reviennent au pays avec l’étage français, Global Seafood SAS : la vie d’expatriés s’achève et Anne-Sophie, son épouse, de Morlaix, en est ravie.

Les deux sociétés se partagent le monde, et les espèces. Il faut être partout, très vite. Les tonnages fournis par Intermarché ne suffisent pas, selon le dirigeant, pour répondre à l’explosion du grand export. Notamment en Asie, où il a patiemment construit ses réseaux depuis son premier emploi, en 2003, à la SDAB, entreprise de mareyage créée par ses parents en 1977 à Carantec, côté ouest de la baie.

Reste à faire tourner les viviers avec un management anglo-saxon qui bouscule les habitudes des 23 salariés repris. Certains observateurs sont sceptiques face à la démesure de l’outil. Difficile de se faire une idée : les aventures de Pierres-Yves et le crabe aux pinces d’or ne font que débuter au Diben.

Texte et photos : Lionel FLAGEUL

 

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