Coronavirus : la filière des produits de la mer subit l’effondrement du marché

Le 17/03/2020 à 17:57 par La Rédaction

Il n’y a plus de marché. La propagation du coronavirus fragilise la pêche, le mareyage et le négoce des produits de la mer. Après deux mois compliqués suite aux tempêtes, le coronavirus perturbe la filière. D’abord, par la perte du marché de la restauration scolaire, fermée depuis ce lundi 16 mars. Puis la fermeture surprise des restaurants annoncée par le gouvernement samedi 14 mars, et aussitôt mise en œuvre, a asséché le marché de la restauration commerciale. Reste, en RHF, les différentes collectivités.

Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndical des mareyeurs boulonnais, en  appelle à leur solidarité, tout comme à celle des distributeurs. « Notre inquiétude est le comportement des consommateurs. Les restaurants n’achètent plus nos produits frais alors on compte sur les réseaux de distributions. Il faut expliquer aux clients qu’ils peuvent consommer du poisson frais, même pendant le confinement ». Il souligne qu’il n’y a aucun risque sanitaire. Le Syndicat compte également sur « un coup de pouce financier » du port de Boulogne-sur-Mer ou de la Communauté d’agglomération du Boulonnais pour soutenir le mareyage, en situation difficile à Capécure. Comme ailleurs.

Les organisations professionnelles de la pêche ont constaté partout, lundi 16 mars, la morosité du marché. En Méditerranée, où la fermeture des criées avait été évoquée en fin de semaine dernière, seuls quelques chalutiers sont sortis. En Manche, la poursuite des campagnes de pêche à la coquilleparaît de plus en plus compromise. Les organisations de producteurs (OP) se retrouvent avec des niveaux d’intervention inconnus depuis longtemps et ont cessé d’intervenir sur certaines espèces, comme la coquille Saint-Jacques en Manche-est. Et on entend parler de la fermeture de criées. Celle de Dunkerque a été la première à prendre la décision. Le mardi 17 mars, l'OP Les pêcheurs de Bretagne a cessé d'intervenir en criée sur la pêche côtière, avecdélai jusqu'au vendredi pour les hauturiers. Mais des entreprises poursuivent leur activité. « Nos équipes sont à pied d'œuvre pour gérer la demande et accompagner les poissonniers pendant cette période de crise », souligne par exemple la plateforme en ligne ProcSea.

Des marchés se sont aussi écroulés à l’export. Des entreprises spécialisées dans l’export en Italie (comme la société Uni-marée), pourraient noter une baisse du chiffre d’affaires de 90 %, craint Aymeric Chrzan. Le marché espagnol pourrait aussi se fermer. Les échanges téléphoniques se multiplient entre les principaux intervenants de la filière pour décider de mesures à prendre.

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