BREIZH FILIÈRE MER : UNE ASSOCIATION À L'AMER

Le 13/11/2014 à 16:05 par La Rédaction

 

Depuis vingt ans, sous le nom de Normapêche d'abord puis de Breizh Filière Mer, une association interprofessionnelle valorise la qualité des produits de la pêche et de la conchyliculture en Bretagne. Ayant eu jusqu'à six salariés, Breizh Filière Mer se dirige aujourd'hui vers un probable dépôt de bilan. Jean-François Plessis, le président de l'association, a dû se résigner à signer les deux derniers licenciement début novembre.« Pourtant, nous avons effectué un travail important depuis 1995 » soupire-t-il, amer.

Au fil du temps, Normapêche a mis en place des cahiers des charges pour des produits de la pêche de qualité. Via la marque Bretagne Qualité Mer en ce qui concerne la pêche côtière. Via Poissons de Bretagne pour la hauturière. « Une valorisation que l'on aurait pu généraliser, avec un minimum de volonté, sur toutes les pêcheries et même sur les crustacés » assure le président.

Alors pourquoi Breizh Filière Mer a échoué là où Normandie Fraicheur Mer a réussi à s'imposer ? « NFM a une seule organisation de producteur et un seul comité régional. Ces deux structures les soutiennent. Chez nous, l'OP Pêcheurs de Bretagne fait la pluie et le beau temps. Et certains de leurs adhérents ne veulent pas que l'on jette un œil dans leurs bateaux. Leur souci de qualité n’est pas une priorité et cela tire tout le monde vers le bas. »

Reste que le président Plessis n'est pas du tout disposé à mettre les avancées patiemment obtenues à la poubelle. À commencer par les deux dossiers label Rouge portés par BFM depuis quatre ans : les noix de coquilles Saint-Jacques surgelées et les moules de bouchots. Or ces deux dossiers, bretons, pourraient bien être récupérés désormais par les régions voisines.« Si Bretagne Filière Mer est dissoute, les opérateurs concernés par ces dossiers ne voudront pas tout perdre. Le dossier Saint-Jacques pourrait migrer chez nos camarades de Normandie Fraîcheur Mer et celui de la moule de bouchot vers la Charente. »

De même pour les chartes de qualité mises en place progressivement dans l'ensemble des criées bretonnes. « Avec Bretagne Qualité Mer, le lieu jaune était vendu 5 % plus cher que l'extra, la sole 16 %, le tourteau 26 % et l'araignée 44 %. Au bébéfice du pêcheur. » Désormais, le président estime qu'il ne va plus y avoir de BQM dans les halles à marées mais que la marque perdurera chez les mareyeurs. « Ce sont eux qui feront leur marge alors que la marque a été installée pour valoriser le produit pour le pêcheur. »

L'annonce de la probable dissolution de Breizh Filière Mer a fait réagir quelques professionnels ces derniers jours. Et l'ancienne directrice générale ainsi que son directeur technique ont été approchés pour relancer, en tant qu'experts indépendants, une large démarche de valorisation sur Lorient. La collaboration pourrait se faire avec l'Association Bretonne des acheteurs de produits de la pêche sous la forme d'audits et de formations.

 

B.SAUSSIER

 

 

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