Organisée par la France et le Costa Rica, la 3e Conférence des Nations unies pour l’océan (Unoc) s’est tenue du 9 au 13 juin 2025 à Nice. Cet évènement mondial a réuni 190 pays (dont les États-Unis ne faisaient pas partie) autour de la protection de l’océan et de la haute mer. Il a aussi servi de cadre à des annonces nationales. En amont, la filière pêche était attentive et inquiète dans l’attente de ces dernières. Et aujourd’hui ?
« Jamais dans l’histoire il n’y a eu un tel engagement de la communauté internationale pour nos océans, applaudit Emmanuel Macron lors d’une émission spéciale diffusée sur France 2 le 10 juin. Le grand succès de l’Unoc de Nice, c’est l’entrée en vigueur de l’accord BBNJ en 2026. » Ce traité international signifie Biodiversity Beyond National Jurisdiction et réglemente la pêche en haute mer. Signé à New York en 2023, il entrera en vigueur si 60 pays le ratifient, c’est-à-dire l’exécutent dans leur législation. Lors de l’Unoc, 51 pays ont ratifié le traité et 15 autres sont « sécurisés », selon le chef de l’État.
Emmanuel Macron a également tenu à revenir sur l’absence des États-Unis, « qui ne bloque pas les avancées, le droit international s’applique aux États-Unis ». L’absence de Donald Trump a été très remarquée sur le sujet du minage en eaux profondes : le président américain y est favorable, alors qu’Emmanuel Macron souhaite mettre en place un moratoire. « Je pense qu’il a tort, commente le président français à propos de son homologue. Il faut connaître avant d’exploiter. »
D’autres sujets internationaux ont pu avancer, comme la signature d’un traité sur la pollution plastique ou des engagements contre la pêche INN (illégale, non déclarée et non réglementée). Mais ce qui était attendu par la filière française, ce sont les annonces sur les aires marines protégées (AMP). Au niveau national, la surface des AMP passe de 33,6 à 78 %, grâce au gouvernement polynésien qui place l’ensemble de ses eaux sous ce régime. La surface en AMP ne change pas en métropole mais la protection forte passe de 0,1 à 4 %. Des annonces qui viennent conforter et confirmer les engagements pris sur le terrain au sein des AMP concernées. Pourtant, il n’y a pas d’interdiction systématique de pêche dans les AMP, ni dans la bande des 12 milles, une déception pour les ONG. « Je pense également à la filière et au consommateur, le chalut apporte des produits accessibles et alimente les criées », justifie Emmanuel Macron face au journaliste écologiste Hugo Clément.
Une semaine avant l’Unoc, plus de 2 000 scientifiques du monde entier étaient réunis en congrès pour échanger, se rencontrer et partager leurs travaux. Un rendez-vous inédit pour l’océan qui rappelle le rôle de la science dans la gestion du maritime. « Nous nous mobilisons pour aider les chercheurs américains et protéger les bases de données. Notre obsession n’est pas Mars mais notre planète et notre océan », conclut Emmanuel Macron.
Vincent SCHUMENG