Avec une offre 100 % locale et brute, Caroline Stéphan, gérante de Stéphan Marée à La Turballe (Loire-Atlantique), se définit comme une « irréductible Gauloise », alors que le mareyage est en souffrance. « Au vu des difficultés de la filière, nous sortons du lot et avons à cœur de soutenir nos pêcheurs locaux artisans », soutient la patronne. L’entreprise de mareyage traite entre 8 et 10 tonnes par semaine, essentiellement des produits nobles, de ligne et de saison : bar, sole, turbot… Elle travaille à 60 % en France, en GMS, grossistes et poissonneries, mais aussi avec des grands restaurants « qui valorisent nos produits ». Caroline Stéphan est fière de compter Philippe Etchebest ou Michel Sarran parmi ses clients. Elle réalise également 40 % de son chiffre d’affaires à l’export, en Europe. « Il y a des marchés à développer mais cela nécessite de recruter », explique Caroline Stéphan, dont l’entreprise compte trois salariés en plus d’elle-même. En parallèle, elle lancera sous peu une activité de vente en ligne à destination des particuliers, « pour relancer l’envie de consommer du poisson, avec des prix grossiste. Je veux faire découvrir du poisson local abordable aux consommateurs ». Elle a par ailleurs créé une page Facebook « qui connaît un certain engouement, le public découvre de nouveaux produits ».
La fermeture du golfe de Gascogne a poussé l’entreprise à organiser ses achats différemment. « Il y avait davantage de concurrence à La Turballe, moins touchée par la fermeture, ce qui a fait monter les prix. Mais cela fragilise le mareyage, nos clients se tournent vers l’import ou l’élevage. » Malgré les difficultés, Caroline Stéphan garde son enthousiasme et sa passion. « Je travaille 15 heures par jour, je vais tous les matins à la criée. J’adore mon métier, si on n’est pas passionné, on ne tient pas. »
Vincent SCHUMENG