La sardine a le vent en poupe ; le maquereau se stabilise

Le 02/07/2025 à 18:07 par La rédaction

« Les sardines, quelle belle histoire ! », sourit Mélanie Seurat, cheffe de groupe sardines Parmentier et maquereaux, rillettes et salades chez Petit Navire (groupe Thai Union). Autrefois produits de fond de placard pour la ménagère, elles sont devenues « trendy ». Et chez Parmentier, désormais leader sur le segment des marques nationales (22,6 % de part de marché en volume), on n’est pas peu fier de la démarche de promotion entamée il y a plus de trois ans. « Avec un prix facial de 2 euros, on a un produit bon… très accessible en période d’inflation, ajoute Mélanie Seurat. Et la sardine a ses aficionados », complète-telle. Au total, 46 % des foyers français consomment des sardines en conserve. En cumul annuel mobile à fin mars 2025 (source : panel Nielsen Total France), le segment est en croissance volume à + 3,5 % et pèse 19 927 tonnes en France, se classant deuxième produit en conserve derrière le thon et rattrapant les chiffres de consommation de 2020 dopés par la pandémie de Covid-19. Il enregistre également une meilleure valorisation que l’année précédente, à + 3,5 % pour 268 millions d’euros. Les MDD représentent l’essentiel du marché en volume (39,6 %) mais subissent un tassement des ventes (– 3,8 points). Derrière Parmentier, porté par ses campagnes de communication et ses nouveaux produits (filets de sardines MSC à l’huile d’olive vierge extra bio avec ou sans piment bio et cobranding avec l’huile d’olive Puget), arrive Connétable qui pèse 21,3 % des volumes. Enfin, de nombreux petits faiseurs épars réussissent le tour de force de peser 13 % de part de marché en volume (+ 3 points), tractés par l’image « vacances ». « Au-delà de ces aspects, la protéine sardine, avec ses qualités nutritionnelles hors pair – omégas-3 –, jouit d’un capital sympathie et petit prix auprès des consommateurs comparable à celui de l’œuf », témoigne Mélanie Seurat.

Face au dynamisme de la sardine, la conserve de maquereaux, elle, se stabilise. Après une forte érosion du marché français depuis plusieurs années (– 10 % depuis 2017), le segment se porte bien en volume sur les derniers mois (+ 4,9 % à 17 692 tonnes en cumul annuel mobile arrêté à mars 2025). Il enregistre également une meilleure valorisation sur la même période : + 1,9 %, à 178 millions d’euros. Le taux de pénétration des conserves de maquereaux dans les foyers français est de 39 % (– 6 points par rapport à 2017). Les MDD dominent le marché avec 53,2 % de part de marché en volume (– 0,1 point sur un an). Côté marques nationales, la part de marché de Saupiquet représente 27,5 % (stable par rapport à la même période l’année dernière). Petit Navire, qui s’est repositionné en magasin avec des promos et des recettes (sauces tomate, escabèche, catalane), totalise 15,5 % de part de marché volume (+ 0,5 point). À noter qu’à ce stade, il n’est pas possible de mesurer l’impact de la fermeture de l’usine Saupiquet à Quimper, en décembre 2024, même s’il semble probable qu’elle ait eu une incidence sur le solde d’approvisionnement et que le buzz médiatique ait influé sur les ventes en magasin en fin d’année dernière et au premier trimestre de cette année.

Les maquereaux en conserve bénéficient de leur image petit prix en période d’inflation. Pour l’instant, les tensions sur la ressource – liées à la fois à sa disponibilité et au manque d’entente sur les quotas entre les pays nordiques, la Grande-Bretagne, l’Islande, les îles Féroé et la Russie (et par ricochet avec l’Union européenne) – n’affectent pas les conserveurs qui disposent de stocks stratégiques. Cependant, à terme, si elles devaient avoir des répercussions sur les prix de vente faciaux, il faudrait surveiller de près le comportement du consommateur, peu enclin à payer le produit plus de 2 euros la boîte.

 

Marielle MARIE

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