64,5 % des stocks mondiaux exploités durablement

Le 15/10/2025 à 16:51 par La rédaction

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et  l’agriculture (FAO) a publié le 12 juin 2025 l’analyse la plus complète jamais réalisée sur l’état des stocks halieutiques marins, couvrant 2 570 stocks de poissons dans le monde, soit bien davantage que les éditions précédentes.

L’édition de 2025 du rapport « Review of the State of World Marine Fishery Resources » (« Examen de l’état des ressources halieutiques mondiales ») montre que 64,5 % des stocks sont exploités à un niveau biologiquement durable, tandis que 35,5 % sont surexploités. En volume, 77,2 % des poissons consommés dans le monde sont issus de pêcheries bien gérées.

Les meilleurs élèves sont à chercher du côté du Pacifique Nord-Est (92,7 % de durabilité des stocks, 99 % des débarquements enregistrés en 2021), de l’Antarctique (100 %) ou du Pacifique Sud-Ouest (85 % des stocks durables, 95,7 % des débarquements). Pour la FAO, cela montre que « la gestion des pêches marines est efficace ». À l’inverse, la situation en Méditerranée et en mer Noire reste préoccupante : 65 % des stocks y sont surexploités, malgré une pression de pêche abaissée de 30 % en 10 ans. Point positif : le rapport met en évidence les premiers signes de reconstitution des stocks dans cette zone (37), où la biomasse a augmenté de 15 % depuis 2013. Dans le Pacifique Sud-Est et l’Atlantique Centre-Est, respectivement seuls 46 et 47,4 % des stocks sont exploités durablement. La FAO note que dans ces régions « les choix à opérer sont plus difficiles et les contraintes plus fortes en raison des capacités limitées des institutions […] et des lacunes concernant les données ».

Parmi les 10 principales espèces marines débarquées – anchois du Pérou, lieu d’Alaska, thon listao, hareng de l’Atlantique, etc. –, 60 % des stocks évalués sont viables, ce qui représente 85,8 % des débarquements. Les stocks de thon, autrefois menacés, sont désormais à 87 % durables, représentant 99 % du marché mondial. Ce sont les espèces d’eaux profondes (seulement 29 % des stocks exploités durablement) et certains requins migrateurs (prises accessoires des thoniers) qui restent les plus vulnérables.

La FAO appelle à améliorer la collecte de données – en particulier pour la pêche artisanale – et à investir dans la recherche scientifique. Elle insiste également sur la nécessité d’« accentuer les efforts en faveur de systèmes alimentaires aquatiques durables et résilients », notamment dans les régions en développement où les capacités institutionnelles sont limitées.

 

Vincent SCHUMENG

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