FAIRR : les investisseurs mobilisés sur l’ESG

Le 28/05/2025 à 14:45 par La rédaction

Le réseau international d’investisseurs prend des engagements pour garantir la traçabilité des produits de la mer et des ingrédients utilisés en aquaculture. C’est une première.

 

L’objectif de FAIRR (Farm Animal Investment Risk and Return) est d’intégrer les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans l’analyse des risques et des opportunités dans les secteurs alimentaires, en particulier dans l’élevage et l’aquaculture. Parmi les projets de FAIRR, on trouve le Seafood Traceability Engagement, qui encourage les entreprises de produits de la mer à adopter des systèmes de traçabilité robustes pour réduire la pêche illégale et les violations des droits humains, ou le Coller FAIRR Protein Producer Index, qui évalue la durabilité des grandes entreprises productrices de protéines.

Après avoir réalisé une consultation et publié un rapport (« Seafood Traceability Engagement Phase 1 Progress Report 2024 »), FAIRR va plus loin. 35 investisseurs – dont Nomura Asset Management et DNB Asset Management – représentant un total d’actifs de 6 500 milliards de dollars ont pris un engagement pour s’attaquer aux risques concrets impliqués par le manque de transparence de la chaîne logistique chez sept des plus importantes entreprises mondiales de produits de la mer cotées en Bourse. Y figurent notamment le groupe Thai Union PCL (Petit Navire, MerAlliance, King Oscar, etc.) ou Mitsubishi Corporation (à la tête de l’entreprise de saumon norvégienne Cermaq).

« Avec 20 % de la pêche sauvage mondiale provenant encore d’activités de pêche illégales, non réglementées et non déclarées, l’origine réelle d’une partie des poissons demeure encore incertaine. Pour les investisseurs, il ne s’agit pas seulement d’une question de transparence mais d’un risque financier et réputationnel de plus en plus important, indique Sofía Condés, directrice des relations avec les investisseurs chez FAIRR. Les investisseurs reconnaissent que la traçabilité n’est pas seulement une nécessité réglementaire. C’est un impératif stratégique pour la sauvegarde de la confiance des consommateurs et les rendements à long terme. »

La phase 2 de l’engagement commencera en 2025. FAIRR prône la standardisation, via GDST (lire dans PDM no 224, p. 43). Le collectif recommande aux entreprises de pratiquer des audits et aux investisseurs de mieux formaliser leurs attentes en matière de traçabilité. Il attire enfin l’attention sur le défi particulier de l’alimentation aquacole (traçabilité du poisson sauvage ou du soja).

 

Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL

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