Les produits de la mer se sont exposés au Salon international de l’agriculture, qui s’est tenu à Paris du 22 février au 2 mars. Si les 607 500 visiteurs viennent souvent pour les animaux de ferme, les poissons ou autres mollusques suscitent une belle curiosité sur les étals en présentant des espèces que les citadins connaissent peu. Et un franc succès à la dégustation.
La pêche dans l’assiette
La « façade » du stand France Filière Pêche n’a pas désempli pendant la semaine du Salon de l’agriculture. Outre son rôle politique d’interprofession indéniable (lire notre article sur la signature du contrat stratégique de filière dans PDM no 230 p. 56), FFP a conquis le cœur des visiteurs. Dès leur arrivée, chef Éric leur faisait endosser un tablier bleu à ses couleurs pour cuisiner la pêche du jour en provenance de différentes régions productrices : Pays de la Loire, Méditerranée, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Normandie et Hauts-de-France.
L’occasion pour les adultes mais aussi les enfants (dans un format adapté) de découvrir les découpes, les recettes, de manier la poêle pour avoir la bonne cuisson, de se rendre compte que le poisson n’a rien de compliqué à préparer, avant, bien sûr, la dégustation. Chef Éric, entre deux conseils culinaires, s’attelait à tordre le cou aux idées reçues et à montrer les efforts de la filière. Ainsi, il expliquait que, grâce à la bonne gestion du stock, le thon rouge de Méditerranée n’est plus une espèce en danger. Bien-être animal oblige, l’aquarium était cette année… virtuel, avec des lunettes pour observer les espèces.
Enfin, le soir, les poissons de l’étal faisaient office de lots pour une foire aux questions.
Des chiffres pour découvrir la filière
Outre les animations ludiques, les parois du stand de France Filière Pêche abritaient une kyrielle de chiffres dans un parcours scientifique et technique : nombre de bateaux, composition des flottilles, état des stocks et leur évolution, méthodes d’évaluation des stocks, évolution des connaissances et des méthodes de comptage (avec notamment l’usage des satellites en appui aux scientifiques), etc.
Ailleurs, les plus anciens pouvaient tenter leur chance à la roue de la fortune, ou plutôt des bonnes pratiques de la filière… avec un quiz lui aussi anti-clichés. Ce qui a provoqué de nombreux débats sur la durabilité, les engins de pêche et la communication.
De quoi permettre à France Filière Pêche de faire découvrir Pavillon France et sa démarche aux visiteurs qui ne connaissaient pas le logo.
Leçon de choses
Vedette incontestée du stand des Hauts-de-France et de La Mer en Direct, de Boulogne-sur-Mer : une baudroie spectaculaire de plus d’un mètre pêchée en Manche.
Loin d’effrayer, le poisson entier avec sa tête impressionnante attirait les visiteurs, peu habitués à le voir ainsi présenté. Son filament pêcheur n’a pas manqué d’intriguer petits et grands se figurant sa manœuvre de leurre… Plusieurs visiteurs se sont émus de son prix, plus que de son aspect et bien que comprenant le faible rendement induit par le fait de devoir ôter sa tête. D’autres ont caressé une petite roussette, surpris de découvrir la douceur de sa peau… ou au contraire sa rugosité lorsque le geste est à rebours.
Sur le stand du CNC (Comité national de la conchyliculture), on proposait des dégustations d’huîtres en provenance des sept régions productrices. Un quiz sur les chiffres, les origines et les labels de qualité permettait de gagner des goodies. Mais nombre de questions portaient sur la signification des termes conchylicoles et mytilicoles, ainsi que sur les produits eux-mêmes, que certains découvraient. Une façon de convertir de nouveaux consommateurs…
Marielle MARIE
