Pour sa 10e édition, le salon professionnel de l’épicerie fine a baigné da ns l’euphorie pendant deux jours. Du groupe industriel à la microentreprise, les allées ont vu passer 4 300 visiteurs pour découvrir les produits sur place.
« Ici, on peut aussi bien rencontrer le caviste de notre village qu’un poissonnier de Toulouse ou un traiteur de Marseille », sourit Chantal Rolland, directrice générale de l’entreprise Le Fumet des Dombes. L’optimisme était de rigueur au salon parmi les 338 exposants du salon Gourmet Sélection à Paris, les 10 et 11 septembre derniers. Si bon nombre de secteurs commerciaux subissent la crise actuellement, les produits haut de gamme sont le plus souvent épargnés et affichent parfois une presque insolente dynamique. Logiquement, les produits de la mer étaient présents en nombre au parc des expositions de Porte de Versailles. « Ce salon nous permet de nouer des contacts avec de nouveaux distributeurs, par exemple à l’export, car notre spécialité est très localisée à Martigues », juge Lionel Stora, créateur de la Maison Martegale. Son entreprise, spécialisée dans la poutargue, ce fameux produit à base d’œufs de mulet, a ainsi pu faire goûter à de potentiels futurs clients son produit phare. « La poutargue nécessite un vrai savoir-faire car il faut notamment être attentif aux œufs utilisés, précise Lionel Stora en découpant délicatement de fines tranches de son mets. Clairement haut de gamme, ce produit ne connaît pas la crise ! »
Des rencontres souvent concluantes
Des rillettes de hareng fumé des Normands de La Manufacture de Fécamp à l’inébranlable soupe de poisson à la sétoise de la conserverie artisanale montpelliéraine Label d’Occitanie, il y avait donc de quoi (re) découvrir des classiques de la gastronomie française mais aussi dénicher des pépites, plus rares. Dans cette idée, Les Breizh’illettes n’ont pas manqué d’intriguer avec leurs rillettes d’huîtres, confectionnées avec celles de l’ostréiculteur Benoît Chaumard, de Paimpol (22). « Même si notre spécialité la plus populaire est les rillettes de saint-jacques de la baie de Saint-Brieuc, celles aux huîtres fonctionnent très bien dans les bars à huîtres, par exemple », explique Olivier Goarin, gérant de la Conserverie du Trégor, à Lannion (22).
De circuit court il était aussi question sur le stand Label d’Occitanie et sa gamme Méditerranée Sauvage. Démarche collective de 110 bateaux de pêcheurs artisanaux (pour un total de 250 marins embarqués) adhérents de la coopérative Sathoan, Méditerranée Sauvage mise sur l’engagement. « Nous vendons nos produits en épiceries fines et poissonneries, bien que quelques restaurants les servent en apéritif, détaille Thomas Parisi, commercial chez Label d’Occitanie. C’est étonnant de rencontrer des étrangers intéressés pour goûter nos produits, des classiques rillettes de maquereau au citron de Menton aux plus étonnants tapas de poulpe. » Non loin, Le Fumet des Dombes mettait en valeur de nouvelles recettes, comme du pâté en croûte mais surtout ses produits à base de poissons d’eau douce. « Le poisson d’eau douce est un marché en pleine expansion car les produits transformés avec lui sont plus rares, se réjouit Chantal Rolland, directrice générale de l’entreprise. C’est la deuxième année que nous sommes présents sur ce salon. À l’issue de la première, environ un tiers des visiteurs venus sur notre stand sont devenus des clients ! » Réservé aux professionnels, Gourmet Sélection ne brille donc pas par son nombre de visiteurs (assez restreint pour un salon parisien) mais par les contacts noués entre gens du métier, selon tous les exposants rencontrés sur place. « C’est très intéressant car ce salon n’est pas trop gros et la clientèle qui vient ici est véritablement intéressée par le produit », conclut Chantal Rolland, entre deux passages de collaborateurs. Le rendez-vous est (déjà) pris du 15 au 16 septembre 2024, pour la prochaine édition.
Guy PICHARD
