Gourmet Sélection : un nouveau dynamisme pour les produits d’épicerie fine

Le 13/11/2025 à 10:19 par La rédaction

La 16e édition de Gourmet Sélection, le salon dédié à l’épicerie fine, s’est tenue à Paris les 21 et 22 septembre 2025. Le visitorat, toujours qualitatif, se diversifie pour dépasser les seuls épiciers, dans un contexte tendu et concurrentiel.

Ce grand rendez-vous de l’épicerie fine se distingue par un visitorat et des échanges très qualitatifs. Les visiteurs sont principalement les acheteurs de l’épicerie fine et des belles maisons de ce segment de marché mais également des représentants de commerces spécialisés : fromagers, chocolatiers, écaillers, réseaux de magasins bio… « Les échanges sont toujours intéressants sur ce salon, se satisfait Pauline Barthouil, de la maison éponyme. Nous sommes ici pour présenter l’ensemble de notre gamme aux professionnels présents sur le salon, qui commercialisent ces produits traditionnels. »

Sur les 360 exposants, environ une trentaine proposent des produits de la mer, un nombre non négligeable. Si les caviars ont bien sûr toute leur place, le salon accueille également des fournisseurs de conserves, de soupes ou encore de tartinables. « Le marché de l’épicerie fine est saturé avec beaucoup de fermetures et très concurrentiel, commente Vincent Rouiller, dirigeant de Breizh Cooking (marque La Paimpolaise). Les boutiques sont aussi victimes des problématiques de pouvoir d’achat des consommateurs. Nous devons nous différencier. » Comme la plupart des exposants rencontrés, Breizh Cooking se démarque par des recettes innovantes, avec une gamme de tartinables prêts à utiliser, par exemple, mais aussi en élargissant la clientèle aux autres métiers de bouche que l’épicerie fine. « Pour ceux qui jouent le jeu, comme les cavistes, ça leur apporte un complément non négligeable ! » L’exemple des paniers garnis est très souvent cité en tant que produits complémentaires des commerces spécialisés. Chez Azaïs-Polito, on se montre plus optimiste : « Nous constatons beaucoup d’ouvertures d’épiceries fines cette année, note Véronique Britto, directrice commerciale. Les consommateurs veulent retourner à des produits sains, du terroir. La dynamique est portée par nos nouveautés comme nos produits traditionnels. »

La Truitelle prend également ce virage, en mettant en avant une gamme de petite truite de montagne en conserve, vendue 60 euros/kg dans les magasins bio (contre 120 euros/kg pour sa gamme épicerie fine). « Même ce segment de marché est contraint par les problématiques de pouvoir d’achat, regrette le dirigeant François Isambert, P-DG de La Truitelle. Nous allons également lancer des soupes et tartinables à base des coproduits de nos poissons. »

Mais ce qui est le plus mis en avant sur le salon, c’est l’attachement à la dimension plaisir et au goût. « C’est un marché qui exige une bonne connaissance des produits et des fournisseurs de la part des épiciers, souligne ainsi Quentin Camus, dirigeant de La Conserverie de l’Île d’Yeu. Pour faire ce métier, il faut aimer les bons produits et les filières ! » Présente sur le salon pour la quatrième fois, Marjorie Guilbaud, responsable commerciale B to B de La Perle des Dieux (Conserverie Gendreau) remarque que « le marché de l’épicerie fine se porte bien mais il faut rester dynamique pour ne pas se faire oublier ! Nous avons besoin de nous renouveler et d’innover constamment ». La prochaine édition se tiendra les 7 et 8 juin prochains, de manière concomitante avec le salon des fromagers. « Ce sont les mêmes acheteurs, il y a de belles synergies à trouver », appuie Fernando Medina Zenoff, le directeur du salon. À vos agendas !

 

Fernando Medina Zenoff, directeur de Gourmet Sélection

 

PDM – Quel bilan dressez-vous de cette édition 2025 ?

F. M. Z. – Le salon est très dynamique, avec 360 exposants, soit + 20 % par rapport à l’année dernière, et 5 350 visiteurs (+ 17 %), un record. Ce salon est celui du renouvellement, avec une refonte de notre identité visuelle.

 

PDM – Quelles dynamiques sont à l’œuvre pour les produits d’épicerie fine ?

F. M. Z. – J’observe une porosité entre l’épicerie fine et les autres métiers de bouche : boucherie, fromagerie mais aussi duty free, hôtelier… Malgré les problématiques du pouvoir d’achat, le consommateur a toujours besoin de se faire plaisir avec des nouveautés et des produits d’exception. Les produits d’épicerie fine sont vus comme des produits de luxe mais cette diversification de leur distribution contribue à les rendre plus accessibles.

Le secteur a connu une forte croissance post-crise sanitaire, qui ralentit aujourd’hui. Mais les fournisseurs connaissent de belles dynamiques grâce à cette porosité entre les différents canaux de vente.

 

PDM – Quelles sont les tendances pour les produits de la mer en épicerie fine ?

F. M. Z. – L’apéritif est en plein essor grâce à la tendance des tartinables, qui ont beaucoup évolué : chaud, froid, nouvelles saveurs… Il faut un twist pour se démarquer et sublimer le goût du poisson. Les consommateurs sont aussi en recherche d’authenticité et de simplicité, ils veulent que la promesse de l’étiquette soit remplie ! Enfin, l’origine est importante. Pas forcément l’origine France mais une origine connue qui rassure sur la qualité. Cette assurance d’origine et de qualité permet au revendeur de raconter une histoire au client. Les produits de la mer ont toute leur place dans ces attentes, notamment dans le cadre d’une alimentation santé et bien-être.

 

 

Vincent SCHUMENG

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