Karen Devereux, de Bord Bia, l’agence d’État qui assure la promotion des produits alimentaires irlandais à l’international, dresse le bilan de 2024 et les perspectives pour 2025.
PDM – Comment se sont portées les exportations en 2024 ?
K. D. – 2024 a encore été difficile, même si nos exportations ont progressé de 9 %. Les exportations de saumon ont été particulièrement dynamiques l’an passé, portées par une forte demande et une production satisfaisante. Sur les poissons pélagiques, les exportations ont également augmenté mais restent inférieures aux chiffres de 2022 de plus d’un tiers. Sur les crustacés et coquillages, la reprise a été modeste, après une très mauvaise année 2023. La concurrence intense du Chili sur les moules a fait baisser les prix mais le secteur bénéficie de l’essor de la demande en Chine.
PDM – Quelle place la France tient-elle ?
K. D. – C’est notre premier pays de destination. La France représente presque un quart des exportations de produits de la mer irlandais. Sur 9 900 tonnes de saumon bio exportées en 2024, 3 500 tonnes sont parties vers la France. Sur les coquillages et crustacés, l’Hexagone est notre 2e client, derrière l’Italie et apprécie nos tourteaux, huîtres, bulots ou moules. La France est aussi notre principal marché pour les produits de la mer élaborés.
PDM – Quelles sont les perspectives pour 2025 ?
K. D. – L’Irlande devrait perdre 5 % de son quota de maquereau et une partie de son quota de crevettes en vertu de l’accord de commerce et de coopération (ACT) entre le Royaume-Uni et l’UE. Ces diminutions ont été en partie compensées par des augmentations des quotas pour l’églefin, la lotte, le hareng ou encore le chinchard. Les perspectives pour le saumon biologique irlandais sont plus positives : la demande est soutenue sur la vente au détail et en restauration. La reprise des marchés des mollusques et crustacés est plus incertaine dans l’UE, et en particulier en France du fait du manque de revenu disponible, de restaurants moins nombreux et d’une forte concurrence.
Propos recueillis par Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL