Les Rencontres nationales de la conchyliculture et des cultures marines, qui se sont tenues les 1^er et 2 octobre au parc des expositions de Vannes, ont coïncidé avec les négociations commerciales pour les fêtes de fin d’année. « La Cocotte-Minute siffle depuis longtemps maintenant, a alerté Pierre Martin, président de l’organisation des producteurs de Bretagne, une association réactivée en début d’année 2025. Ce sont les jeunes entreprises, celles qui ont investi récemment, qui sont en train de passer l’arme à gauche. » Un constat également rappelé par le président du Comité national de la conchyliculture, Philippe Le Gal, en ouverture du salon. Alors, pendant l’été, la profession s’est mobilisée face à une crise que tous les maillons de la distribution ostréicole jugent intense. Une réunion de filière a été organisée par Pierre Martin le 30 juillet, à Marennes-Oléron, « avec des mots qui ne sont pas ceux des discours commerciaux ». Laurent Chiron, président du Groupement Qualité Huîtres Marennes Oléron, a également appelé à une remontée des cours. « Les trésoreries sont asséchées par ces années difficiles alors que nous faisons face à un contexte économique global déjà compliqué », alerte le représentant professionnel. Face aux ostréiculteurs, Benoît Denni, président de la Scapmarée, a rappelé les difficultés des rayons marée (baisse de consommation de produits frais, pénurie de ressources humaines et entretien du matériel) et le poids des huîtres : 3 % du chiffre d’affaires du rayon marée, qui représente lui-même moins de 2 % du CA du magasin. Même si, au-delà de ces chiffres, les huîtres restent un vecteur d’image important pour la GMS. Benoît Denni a appelé à « co-écrire de nouvelles règles d’échanges commerciaux en valorisant de façon équitable le rôle et le travail de chacun », un message qui fut loin de faire l’unanimité autour de la table.

Haude-Marie THOMAS