La campagne de la sardine a commencé en Pays de la Loire dans les ports de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de La Turballe. Depuis le début avril, c’est environ une tonne de poissons qui est débarquée chaque jour en criée, sur le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Entre 2024 et 2025, les tonnages étaient similaires. À la mi-juin, près de 65 tonnes avaient été ramenées par les deux paires de chalutiers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. La ressource est présente mais le poisson reste petit. La majorité des captures concerne du moule 50, voire 60, soit environ 50 poissons pour un kilogramme pêché. D’ordinaire, la taille optimale recherchée se situe plutôt autour du moule 25-30. Cela vaut autant pour les conserveurs que pour le marché local, la sardine de moule 25-30 étant bien adaptée pour le barbecue. En début de saison, les captures réalisées plus au nord de Saint-Gilles-Croix-de-Vie tendaient à être sur du plus gros poisson.
Ce petit moule a une incidence sur le travail de la matière première, qui est particulièrement fragile. « Nous n’avons pas trop de difficulté à trouver le poisson, il est devant le port », confie Éric Renou, armateur du chalutier P’tit Lou. Ce 12 mètres traque le poisson bleu au chalut pélagique avec L’Albi. « On pêche au petit jour. L’enjeu est de trouver du poisson pur pour ne pas avoir à trier. » Aussitôt pêché, il est mis en caisse et débarqué au port dans la foulée. « Ce qui est intéressant pour l’armement, c’est que nous n’avons pas beaucoup de route à faire. »
Habituée à travailler pour le marché local du frais, la paire de bateaux a aussi un peu approvisionné l’usine. Un plus pour les deux armateurs. L’autre paire de chalutiers, Harissa et Galérien, a réussi à trouver du poisson un peu plus gros. Elle débarque sa pêche de nuit, vers 2 heures du matin, alors que les deux chalutiers côtiers ramènent leurs captures vers 8 heures du matin. À La Turballe aussi les chalutiers ont armé à la sardine pour faire quelques coups mais c’est plutôt l’anchois qui a marqué les esprits dans le port de Loire-Atlantique, avec quelques beaux coups de chaluts réalisés à l’ouest de la Bretagne.
Jean-Marie LE PROVOST
