La gambas tropicale s’élève au cœur du Gers

Le 09/01/2024 à 14:30 par La rédaction

Des crevettes tropicales l’été, des truites l’hiver, une production en circuit fermé, une faible consommation d’eau, d’énergie et d’intrants… Gascogne Aquaculture, dans le Gers, pourrait bien faire des petits un peu partout dans l’Hexagone.

Vétérinaire de formation, Géraud Laval, gérant de Gascogne Aquaculture et créateur de Gambas d’Ici, a commencé l’aventure en 2017, après avoir découvert la Macrobrachium rosenbergii, une espèce de crevettes tropicale d’eau douce dont l’élevage en zone tempérée a déjà fait ses preuves aux États-Unis. Installé à Idrac-Respaillès, dans le Gers, il a créé trois étangs de 5 000 mètres carrés, d’un mètre de profondeur chacun, fonctionnant en circuit fermé et alimentés par l’eau de pluie et par un pompage sur la rivière voisine. Avec une densité très faible de trois ou quatre bêtes par mètre carré, les crevettes de 25 à 30 grammes sont élevées de fin mai à fin septembre et vendues en circuit court. « Le plus approprié, c’est de parler d’agroécologie, une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Il n’y a que très peu d’intrants. Je fertilise les étangs avec du fumier et je mets des granulés végétaux, surtout du tourteau de tournesol », détaille Géraud Laval. Vers mi-novembre, de petites truites de 300 grammes remplacent les crevettes, avec une moyenne de 1 000 truites par bassin, qui atteignent environ 1,5 kilogramme au printemps.

La crevetticulture en eau douce offre une voie de diversification intéressante aux piscicultures en étang durement affectées par la sécheresse. Le déploiement de cette nouvelle filière est cependant bloqué. « Il y a beaucoup de contradictions. D’un côté c’est un projet France Relance qui a financé le démarrage de l’association professionnelle. De l’autre, certains départements n’accordent pas les autorisations, comme dans l’Ain, où les demandes des pisciculteurs des étangs de la Dombes n’ont pas abouti. » Afin de défendre le modèle, une association interprofessionnelle de la crevette d’eau douce (AICED) comptant déjà 18 membres a été créée fin 2022. Un nouveau site devrait voir le jour dans le Gers.

 

Aurélie CHEYSSIAL

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