Fermeture du golfe de Gascogne : l’UMF fait le point

Le 04/03/2024 à 17:01 par La rédaction

Après un mois de fermeture du golfe de Gascogne, l’Union du mareyage français (UMF) publie une note d’impact sur la profession, sur la base d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises de mareyage de la façade atlantique.

Le bilan est sans appel : la baisse de volume sous les criées de Bretagne sud se chiffre à 44 % (sur la période du 22 janvier au 20 février 2024 comparé à 2023) et à 48 % pour l’arc atlantique. Ci-dessous la carte de la baisse des apports, criée par criée. Notons la chute spectaculaire à Saint-Jean-de-Luz, de 94 %, et même de 55 % à Lorient, qui profite pourtant de la diversité de ses flottilles.

Évolution des volumes d'achats sous les principales criées affectées par al fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne (sources : Abapp, Acaapp) © UMF

 

Mais la hausse des prix a été contenue : + 15 % en Bretagne, + 8 % sur l’arc atlantique. « À cause de la difficulté de répercuter les prix, une baisse de volume pour le mareyage se traduit par une baisse des marges », explique Peter Samson, secrétaire général de l’UMF. Pour 55 % des sondés, cette fermeture s’est traduite par une baisse du chiffre d’affaires de plus de 30 %. Un indicateur de la dépendance des entreprises de mareyage aux apports en criée. À cela s’ajoute une baisse de la demande sur la période, qui est probablement multifactorielle : contraction du pouvoir d’achat des consommateurs, écho médiatique de la fermeture du golfe…

Estimation de la perte d'activité subie par les entreprises lors de la fermeture (en % de perte CA/2023) © UMF

 

Pour s’adapter, 45,5 % des entreprises ont reporté leurs achats vers d’autres criées, entraînant une plus forte concurrence. 18,2 % des sondés n’ont pas changé significativement leur politique d’approvisionnement. Si l’import a pu être perçu comme une solution de secours, seules 24,2 % des entreprises y ont eu recours. « On ne s’improvise pas importateur du jour au lendemain », rappelle Peter Samson.

Le recours à l’activité partielle a été possible et 36,4 % des sondés se sont saisi de ce dispositif. « C’est significatif mais pas proportionnel à la baisse d’activité, note Peter Samson. C’est une soupape pour soulager les entreprises mais il y a une part des charges de personnel qui est incompressible par rapport aux volumes. »

Qu’en sera-t-il de l’avenir ? À défaut d’avoir une boule de cristal, Peter Samson dresse quelques pistes de réflexion : « Sur le Salon de l’agriculture, nous avons rencontré Christophe Béchu (ministre de la transition écologique, en charge de la mer, NDLR) qui a proposé de rencontrer les entreprises de mareyage cette semaine. Nous avons deux temporalités à gérer. L’urgence, c’est d’indemniser la filière après la fermeture du golfe. À moyen terme, comment fait-on pour redonner de l’ambition à la filière pêche ? Cela doit passer par un portage politique fort et par un dispositif de soutien de crise sur lequel nous sommes en train de travailler avec France Filière Pêche. Pour l’heure, la grosse inquiétude des professionnels concerne une éventuelle fermeture du golfe en 2025. »

Vincent SCHUMENG

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