L’entité sushis de Labeyrie à Boulogne-sur-Mer vendue à la fin de l’année ?

Le 12/07/2023 à 9:00 par La rédaction

L’entité sushis de Labeyrie, à Boulogne-sur-Mer, devrait changer de main à la fin de l’année. « Nous cherchons des solutions depuis longtemps », explique Laurent Lasquibar, directeur industriel produits de la mer et du terroir pour le groupe Labeyrie Fine Foods.

Pour comprendre la situation, il faut remonter à la naissance de la structure, en 2013. À l’époque, Labeyrie Fine Foods lance son atelier à Boulogne-sur-Mer à destination de la marée libre-service « avec une garantie de fraîcheur optimale ». Le site s’adosse physiquement à l’unité logistique Delpierre et surfe sur la vague sushis qui déferle sur le marché français.

Mais c’était sans compter sur les corner shops de sushis qui voient le jour dans le même temps. « En 2013, nous fabriquions 900 tonnes ; en 2023, 450 tonnes, résume Laurent Lasquibar. Avec l’arrivée des corners, toutes les entreprises ont souffert, certaines jusqu’à complètement disparaître comme O’Sushi », retrace-t-il.

Perte de volumes

Parallèlement, le site boulonnais connaît des vicissitudes. Le 13 février 2019, l’atelier est totalement ravagé par un incendie. Vétuste, l’entité logistique de Delpierre, filiale du groupe, a rejoint la région parisienne et son bâtiment est inutilisable. « Les salariés ont été admirables et la communauté boulonnaise a réagi très rapidement. En deux semaines, nous étions accueillis chez Nouvelles Vagues », confie-t-il.

Le site victime de l’incendie refait, en 2021, les salariés de Labeyrie intègrent des locaux flambant neufs. « Mais entre l’incendie, la concurrence des corners et une production réduite dans des locaux temporaires plus petits, nous avons perdu 30 à 40 % de nos volumes, que nous n’avons pas pu récupérer en deux ans », explique Laurent Lasquibar.

« Nous avons cherché des solutions, en tenant le personnel au courant, avec des réunions en mars, avril et mai 2023. Dans un premier temps, nous avons regardé en interne si certaines de nos productions pouvaient intégrer cet atelier. En vain. Nous nous sommes ensuite orientés vers l’utilisation des locaux par des sous-traitants. Mais, rapidement, les locaux étant neufs, on nous a proposé un achat plutôt qu’une sous-traitance », des tractations suscitant des inquiétudes chez les salariés qui débraient quelques heures fin juin.

Le rachat par une société boulonnaise

Le 29 juin, Sofipêche, le groupe de la famille Wattez, fait parvenir une lettre d’intention d’achat. « Le 4 juillet, le temps de le faire dans les formes légales, nous avons convoqué un CSE extraordinaire qui présente le calendrier d’une vente éventuelle de l’entreprise à Sofipêche. Pour l’instant, nous ne pouvons en dire plus sur le projet : il fallait cette lettre d’intention (LOI) pour déclencher les audits qui permettront de le finaliser. Ceux-ci se dérouleront jusqu’ à la mi-septembre », précise Laurent Lasquibar. Parmi les exigences de Labeyrie Fine Foods : conserver les 35 salariés travaillant en production, les trois ETP (équivalent temps plein) œuvrant sur les fonctions support devant quant à eux être rattachés au groupe Labeyrie. Le groupe Sofipêche, lui, a souhaité voir dans la corbeille de mariée la marque Comptoir Sushi, l’utilisation de la force vente sushis de Labeyrie Fine Foods et l’engagement de la part du groupe du Sud-Ouest de ne pas fabriquer de sushis sur le sol français pendant trois ans (clause de non-concurrence). « Le projet définitif pour cette cession éventuelle sera connu au plus tard le 15 octobre. Avec la levée nécessaire des clauses suspensives, la vente pourrait intervenir en fin d’année », conclut Laurent Lasquibar.

La rédaction de PDM reviendra sur la position de Sofipêche une fois la procédure engagée.

La rédaction

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