Bretagne sud : le poulpe en force

Le 21/04/2022 à 10:40 par La rédaction

Le phénomène avait été signalé dès l’été 2021, avec des données partielles des criées, et des témoignages édifiants de pêcheurs côtiers sud finistériens et morbihannais : les captures journalières de poulpe commun, Octopus vulgaris, atteignaient des volumes exceptionnels, du jamais vu de mémoire de marin du golfe de Gascogne.

Les bilans définitifs, connus début 2022, ont confirmé cette prolifération inattendue que les biologistes marins peinent à expliquer. Avec 2 169 tonnes de poulpes à 6,64 euros/kg de prix moyen en 2021, les adhérents du sud Bretagne de l’OP LPDB (Les Pêcheurs de Bretagne) ont multiplié par treize leur volume annuel moyen de 2015 à 2020, et par deux le prix moyen. À elles seules, les criées de Cornouaille en ont commercialisé 1 099 tonnes, contre 75 en 2020. Concarneau (474 tonnes, prix moyen 6,80 €), et Loctudy (186 tonnes) se distinguent, grâce à une pêche quasi miraculeuse dans l’archipel des Glénan, avec une meute de plus de 80 canots et côtiers, au pic de l’automne. Le duo La Turballe - Le Croisic atteint toutefois les 751 tonnes, à 6,13 €/kg, grâce à l’apport des chalutiers.

De gros mareyeurs espagnols comme le catalan Ros, le basque Ladimar et les entités du groupe Océalliance (Furic, Foro, etc.), déjà bien implantées sur les marchés espagnol et italien, se sont disputé les enchères. Les pêches médiocres en Galice et Asturies depuis quelques années, et la fermeture de la saison estivale au Maroc de septembre à mi-décembre ont sans doute contribué à l’excellent prix obtenu par ce poulpe français providentiel. Hélas, les dégâts collatéraux du poulpe, dévoreur de crustacés et coquillages, inquiètent fortement les pêcheurs bretons : après la manne financière de 2021, le temps des pêcheries dévastées plombera-t-il 2022 ?

Lionel FLAGEUL

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