100 bateaux cloués à quai pendant un mois

Le 20/02/2024 à 15:47 par La rédaction

En Pays de la Loire, le premier trimestre 2024 a débuté sous de bien mauvais auspices. Le début d’année a en effet été plombé par deux décisions pénalisantes pour la filière. La première remonte au Conseil des ministres européens de la pêche du 10 au 12 décembre, actant deux baisses de quotas (– 6 % pour la sole et – 41 % pour le merlan). La seconde est venue le 22 décembre dernier : une décision en référé du conseil d’État a ordonné la fermeture de la pêche pour les fileyeurs et les chalutiers pélagiques du 22 janvier au 20 février. Un sacré coup dur pour la profession qui espérait pouvoir travailler à cette période, équipée de répulsifs pour effaroucher les  mammifères marins.

Environ 100 bateaux sont touchés de plein fouet. Et, par ricochet, la filière de mise en marché des criées et le maillon du mareyage. « Je viens de m’installer avec un bateau, je pensais tabler sur la saison de la sole pour engranger de la trésorerie, mais nous allons être coincés », explique Jean Le Hyaric, fileyeur aux Sables-d’Olonne. À 58 ans, Éric Taraud, armateur du fileyeur Ptit Gaël II, à L’Île-d’Yeu parle du fond du cœur : « Aujourd’hui, je suis un marin pêcheur en colère et un citoyen désabusé. J’ai l’impression de ne plus être à ma place dans cette société… Malgré tous nos efforts, voire nos sacrifices, nous avons fini par être sacrifiés sur l’autel de l’écologie. »

La filière qui commercialise le poisson a déjà chiffré les pertes. « Aux Sables-d’Olonne, nous allons perdre 330 tonnes et 150 tonnes à Noirmoutier, lâche Sébastien Le Reun, responsable des concessions portuaires à la chambre de commerce et d’industrie de Vendée. Bien sûr, nous sommes affectés sur la sole mais aussi sur toutes les autres espèces capturées au filet comme le bar… Nous sommes dans des zones propices à pêcher où les mareyeurs ont développé des marchés. Il va y avoir des répercussions sur l’emploi dans la filière. » Malgré sa capacité d’adaptation, la pêche des Pays de la Loire est confrontée à un exercice de plus en plus difficile pour survivre.

 

Jean-Marie LE PROVOST

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